Comme pour les autres salariés, la situation des personnels relevant de l’Education Nationale, de la
Culture et de la Formation Professionnelle continue à se dégrader.
Cette détérioration pose immédiatement le problème de l’action pour la satisfaction des
revendications. Avec sa confédération, la FNEC FP FO s’oppose à toutes les remises en cause des libertés
syndicales et démocratiques qui découlent de la promulgation de l’état d’urgence et de sa prolongation.
Dans ce contexte, notre fédération soutient pleinement l’appel des 15 organisations syndicales du 2nd degré à la grève le 26 janvier
prochain pour l’abrogation de la réforme du collège et se joint à l’appel des fédérations de fonctionnaires FO, CGT et SUD avec le soutien de la FSU à la grève également le 26
janvier :
- « pour une significative augmentation de la valeur du point d’indice, prenant en compte l’inflation subie
depuis plusieurs années et, en particulier, depuis 2010,
- des mesures générales permettant de compenser les pertes de pouvoir d’achat, le développement de l’emploi public statutaire par des créations nettes, dans les très nombreux secteurs qui en ont
besoin,
- des moyens financiers à la hauteur des besoins de service public,
- la défense d’un service public de proximité garant de la cohésion sociale. »
Force Ouvrière a condamné la réforme territoriale, une réforme synonyme de destruction des services publics, des statuts des personnels et
de l’organisation républicaine de notre pays. Le décret du 10 décembre dote l’Education Nationale d’un nouvel échelon hiérarchique, le Recteur de Région académique, censé conduire la politique
éducative en lien direct avec les Président et Préfet de Région, sans qu’aucune instance de représentation des personnels ne soit prévue et alors même que les décisions qu’il prendra, avec le
Comité régional académique, auront des conséquences concrètes sur les agents, leurs conditions de travail et leur carrière. Ce nouveau décret n’apporte aucune garantie aux personnels.
Bien au contraire, de fait il organise les conditions pour un transfert de compétences vers les collectivités territoriales et à termes des personnels.
C’est déjà le cas le transfert de la carte de formations des lycées professionnels vers les super-Régions.
Alors que la ministre de l’Education Nationale s’accorde des auto satisfecit quant à la mise en oeuvre de la loi de Refondation, considérant que le chantier est en passe d’être terminé, nous
dénonçons l’offensive en cours contre les statuts des personnels, statuts qui constituent un des principaux remparts contre la dislocation de l’Education Nationale. Nous dénonçons en particulier
la volonté de remettre en cause le statut général de la Fonction Publique et les statuts particuliers qui y sont actés. C’est notamment le cas pour les décrets instituant les statuts particuliers
des enseignants du 1er degré et ceux du 2nd degré, décrets qui sont aujourd’hui remis en cause en vue de généraliser la référence aux 1 607h de présence effective pour tous les enseignants.
La réforme du collège et les décrets HAMON ne font qu’un : multiplier les tâches, imposer la polyvalence et la réunionite aigüe aux enseignants dans le
cadre de l’autonomie des établissements et dans le cadre des 1607 heures. Les EPI ne conduisent pas seulement à un amoindrissement de l’enseignement disciplinaire, leurs
conditions de mise en place relève de l’autonomie, ce qui signifie que les enseignants, dans chaque établissement, auront un temps de travail différent et dépendant des rapports de force qui
existent au sein de l’établissement pour leur mise en place.
Dans toute l’académie, les enseignants des collèges ont multiplié les appels, les déclarations, les motions, les refus de participer aux journées de formation-formatage, les manifestations dans
les établissements et en dehors pour signifier leurs exigence de voir abandonner cette réforme.
Aussi, Monsieur le Recteur, nous vous sollicitons afin que les personnels ne soient soumis, en janvier et février pas plus qu’en novembre, à des pressions ni à des sanctions pour ceux qui ne
veulent pas participer aux réunions de formatage-formation.
Nous demandons que toutes les options supprimées dans le cadre de la réforme soient maintenues.
A en croire la ministre, il y aurait déjà eu plus de 38 000 postes créés dans l’Education Nationale depuis 3 ans.
A la rentrée, il y aurait 500 nouveaux postes dans le 1er degré dans l’académie, 370 dans le 2nd degré.
Cependant, les annonces d’abondance ne font pas tout au regard de la réalité.
La vérité, c’est que chaque année la hausse des effectifs est sous-estimée.
La vérité, c’est que le Recteur présente les variations d’emplois par rapport aux prévisions de l’an dernier. Or,
si l’on part du constat de rentrée, on constate que seulement 111 postes sont créés dans les lycées, pour 4189 élèves supplémentaires, soit un poste pour 37 élèves.
La vérité, c’est que les postes annoncés serviront en fait à répondre largement aux « priorités » ministérielles auxquelles des centaines d’emplois sont réservés : dispositif « plus de maîtres
que de classes », « scolarisation des moins de 3 ans » à partir de dispositifs territoriaux, montée en charge de la réforme de l’éducation prioritaire (décharge de service et pondération REP
+).
La vérité, c’est que les RASED sont exsangues.
La vérité, c’est que le ministère ne cesse de fermer des classes.
La vérité, c’est que la masse salariale des enseignants est en baisse constante, ce qui est étrange au regard des annonces de création de postes.
La vérité c’est donc que la ministre prétend créer des postes mais que ni les élèves ni les enseignants ne les
voient. Faut-il croire qu’elle a embauché un magicien ? Nous croit-elle naïfs à ce point ?
Les réalités sont là, à Versailles comme au niveau national : entre 2008 et 2015, le nombre d’élèves a augmenté 193 000 alors que le nombre d’enseignants a baissé de 18 889.
Concernant la carte des langues, le GT du 11 décembre n’a pas levé nos inquiétudes :
- sursis d’une centaine de classes bi-langues sur les 249 de l’académie
- fermeture des sections européennes
- pertes de contrat dans le privé, donc licenciement, si l’enseignant perd plus de 9h pour un certifié ou 7,5h
pour un agrégé.
- dégradation des conditions de travail avec la descente de la LV2 en 5e : c’est pour les collègues de langue un niveau en plus, des élèves en plus, des conseils de classes en plus.
- pas d’ouvertures effectives à la rentrée de sections LV2 pour les langues à faible diffusion malgré les
objectifs de la carte des langues académique.
La FNEC FP FO condamne le double discours qui consiste à se déclarer favorable au développement de l’offre des langues à faible diffusion et dans le même temps supprimer toutes les sections
européennes en collège, menacer les classes bi-langues et fragiliser notamment l’allemand.
Notre délégation souhaite attirer votre attention sur la situation que connaissent les structures de
l’enseignement spécialisé. Nous nous interrogeons à la fois sur la baisse de 76 ETP par rapport à 2015 et sur le commentaire qui précise : « ajustement du budget au constat des moyens réellement
affectés ».
Nous sommes inquiets car nous connaissons la note publiée par la DGRH le 15 octobre 2015 qui demande aux recteurs et IA-DASEN de remplacer progressivement les Enseignants Educateurs d’Internat
par des Assistants d’Education précaires notamment pour le service de nuit. Cette même note remet en cause les obligations de service des Enseignants Educateurs d’Internat en EREA en voulant les
aligner sur les 1607 h annuelles.
Notre Fédération est engagée pour la défense des EREA et en particulier les PE Educateur d’Internat en EREA pour :
- Le retrait de la note de service non réglementaire de la DGRH
- Le respect et le maintien de toutes les missions assurées par des Professeurs des Ecoles EEI en EREA y
compris les nuits.
- Le maintien de tous les postes d’EEI en EREA et le non remplacement des EEI par des AED pour le
service de nuit.
Qu’en est-il sur l’académie de Versailles ? Que sont réellement ces 76 ETP en moins ?
Carte des Formations professionnelles :
Aujourd’hui, jamais le bac professionnel ou les lycées professionnels n’ont été autant remis en cause. On
assiste pour le premier, quand ce ne sont pas purement et simplement à des suppressions, aux fusions de
spécialités, auxquelles ni les élèves, ni les enseignants d’ailleurs, ne comprennent grand chose, comme c’est le cas avec le bac gestion et administration (Bac GA).
On constate par ailleurs de plus en plus de disparition de lycées professionnels et leur réduction à de simples sections d’enseignement professionnel au sein de lycées polyvalents, la suppression
des mêmes sections professionnelles pouvant être décidée plus tard, le lycée n’étant plus polyvalent que de nom.
Sous couvert de discours sur la mixité sociale, la logique des établissements polyvalents accélère la dé-professionnalisation de la voie technologique et de la voie professionnelle.
La FNEC FP FO continue à revendiquer une offre variée (en formation initiale sous statut scolaire) et de proximité. Ce n’est pas en supprimant progressivement notamment les filières liées à l’artisanat (pressing, tapisserie, métiers du bois etc.) ou en enseignement spécialisé (horticulture à l’EREA de Sannois …) que l’on parviendra à offrir une perspective à des élèves souvent en grande difficulté.
C’est pour cette raison que nous demandons que les suppressions ou réductions envisagées au LP Anatole France de Colombes, au LPO de Sartrouville, à l’EREA de Sannois soient abandonnées.
Nous soutenons également la demande de nos collègues du LPO d’Issy les Moulineaux qui s’opposent au
transfert des sections professionnelles au LP de Meudon.
Enfin, les créations de 15 postes de CPE, 2 postes d’infirmiers, 3 postes d’assistant service social, et de 7
postes d’administratifs paraissent bien dérisoires et notoirement en-deçà des besoins réels dans les
établissements.